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No. 90 — Sandra Volny, Karen Trask & Gabo Champagne

Vous pouvez télécharger l’émission ici!

Entrevue

Nous parlons avec l’artiste sonore Sandra Volny.

Vous pouvez en apprendre davantage sur la pratique de Sandra Volny grâce à son site Internet.

Vous pouvez réécouter l’émission No. 66 — 25 novembre 2019 pour en apprendre davantage sur l’exposition Les nouveaux états où Sandra Volny présentait son œuvre In-ouïe. Sonja Zlatanova parlait avec la commissaire Aseman Sabet et le professeur Vincent Couture.

Chroniques

Une chronique d’Élisabeth Recurt sur le texte au cœur de pratiques en arts visuels. Cette semaine, elle reçoit l’artiste Karen Trask

Vous pouvez en apprendre davantage sur la pratique de Karen Trask grâce à son site Internet ou sur celui de Produit rien.

Voici des images d’œuvres mentionnées lors de l’entretien.

Question d’Élisabeth Recurt à Karen Trask… (qui n’a pas trouvé de place dans notre entrevue avec l’artiste….) On laisse ici l’artiste y répondre en citant un passage de son livre d’artiste « Riens », passage écrit en 2008 à Paris :

E. R. : Karen, tu t’es intéressée à la construction graphique de la poésie de Mallarmé dans laquelle les blancs sont aussi significatifs que les mots imprimés. Tu as exposé des moulages, donc des formes laissées par un vide. Est-ce que ces œuvres font partie de la tentative de donner au vide une consistance aussi forte que le plein?

Paris, octobre 2008 
La poésie de Stéphane Mallarmé fait partie de ce qui m’a poussée à séjourner à Paris. Surnommé le « poète du néant » par Jean-Paul Sartre, il a influencé la façon de voir les mots et les espaces entourant les mots de plusieurs générations d’artistes. Lorsque je visitais sa maison de campagne à Vulaines-sur-Seine, j’ai appris que nous avions vécu une expérience similaire. La mère de Mallarmé est décédée lorsqu’il avait sept ans. Lui et sa sœur ont été élevés par leur grand-mère, une femme qui les aimait profondément. Mais ce qui m’étonne surtout, c’est le trou dans les marches en pierre de sa porte d’entrée. Comme en témoignent les photos dans le musée, ce trou était présent lors de son vivant. Conséquemment,lorsqu’il séjournait là-bas, il passait par-dessus ce trou plusieurs fois par jour. J’imagine un vide blanc et un vide noir, et parfois ils s’entremêlent. Ils sont tous deux puissants, mais le vide blanc est silence et absence, tandis que le vide noir est issu du vide blanc ou s’y retrouve en quelque sorte. Le vide noir peut être séduisant et hypnotique; c’est l’amour de l’absence, c’est la dépendance et la mort. Les deux sont là. Les deux sont constamment partout, autour et à l’intérieur de nous. Parfois plus grands, bruyants; parfois plus petits, silencieux. Le vide. Chaque jour enjambé, caché, rempli, évité, nié. La plupart du temps, nous n’aimons pas ce soupçon de vide, ce sentiment vacillant de DÉNI. Pas normal, pas occupé, pas quelque chose, pas quelqu’un, pas souriant, pas content, pas ici. S’il vous plaît, non, PAS ici, pas maintenant. Ma mère est un blanc luminescent et brillant. Le vide de Mallarmé est blanc. Son poème le plus influent est un de ses derniers. Publié à titre posthume, Un coup de dés a brisé toutes les conventions des textes imprimés. Les espaces vides sont reconnus dans la typographie et l’espacement entre les mots sur la page; dans le placement des mots, il faut lire cet espace blanc qui relie les mots. Mallarmé aimait les mots et choisissait souvent d’utiliser des significations anciennes et hors usage pour créer une œuvre dense et obscure où la sonorité et la beauté des mots ont préséance sur les idées et leurs significations, ce qui, selon lui, devait être à peine suggéré et révélé en lisant entre les lignes. Des constellations et des naufrages sont évoqués comme métaphores pour des mots et des idées issus de rien; un néant qui, selon lui, se trouvait tout juste au-delà de cette réalité. De là, les artistes révèlent l’essence des formes parfaites. Et c’est là que je me détache. Je ne sais pas s’il existe une essence du rien au-delà de ce que j’imagine, et je ne crois pas à une forme parfaite…

Vous pouvez en apprendre davantage, et voir une image du trou dans les marches d’entrée, sur le blogue de Karen Trask.

Commissariat musical

Le commissariat musical cette semaine est assuré par Gabo Champagne.

Gabo Champagne est un.e artiste multidisciplinaire œuvrant dans les milieux du théâtre, de l’art performance, de la danse et de la musique sur la scène montréalaise. Ayant poursuivi des études en danse, en théâtre et en musique, ses premiers pas dans le milieu professionnel se sont faits en tant que codirectrix artistique d’un collectif théâtral interdisciplinaire. Avec le groupe, ul signa trois créations indépendantes dont l’une fut présentée en tournée en Europe, organisa une trentaine d’événements mettant en vedette des artistes de la relève et se forma auprès de divers groupes reconnus, dont l’Odin Teatret. Souhaitant approfondir sa démarche musicale, ul se lança dans des études en composition instrumentale à l’Université de Montréal avec Ana Sokolovic et Denis Gougeon. Loin de laisser de côté ses anciennes amours, ul resta actis dans ses autres champs de pratique, tant à travers des collaborations que par le biais d’organisation d’événements artistiques. À l’été 2016, dans le but de parfaire tous ses domaines de prédilection, Gabo alla au Japon étudier la musique gagaku, le théâtre noh et la danse butoh auprès de six institutions culturelles nipponnes. Ul poursuit dorénavant une carrière plus centrée sur la composition de musique de par la nature de ses études universitaires. Ainsi, sa musique fut interprétée lors du Bozzini Lab, du LMCML, du WRMCS, au Banff Center for the Arts, en plus de commandes d’œuvres au Canada, aux États-Unis et à Singapour. Gabo est maintenant étudians à la maîtrise en composition et création sonore auprès de Pierre Michaud. Ses futurs projets incluent un opéra de chambre, un cycle de pièces pour instruments solos inspiré des Sequenza et une pièce de musique in situ qui sera interprétée à Darmstadt à l’été 2020.

Koto-uta
Interprète : Kyoko Kawamura
Compositeur : Toshio Hosokawa
Album : Hosokawa: Koto-uta, Voyage I, Saxophone Concerto & Ferne Landschaft II
Maison de disque : Kairos
Année : 1995

Manzairaku derute
Tokyo Gakuso
Album : Gagaku – Court Music of Japan
Maison de disque : JVC ‎– VICG-5354
Année: 1994

Gérard
Compositrix : Gabo Champagne
Pièce pour flûtes, deux clarinettes, saxophones, piano, percussions et électroniques, interprétée au Waterloo Region Contemporary Music Sessions (WRCMS)
Année: 2018